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Robert Goossens : l’artisan du bijou couture

Il a travaillé pour les grandes maisons de couture françaises en réalisant des dizaines de clips d’oreille, broches, pendentifs, colliers. Ses pièces sublimaient les tailleurs Chanel et les blouses Yves Saint Laurent. A l’occasion de la collection que nous présentons en vente cette semaine, nous avons décidé de mettre un coup d’éclairage sur cet artisan, comme il aimait se revendiquer, qui a donné ses lettres de noblesse au bijou fantaisie.

Le travail de métal au service des autres

Robert Goossens (1927-2016), fils de fondeur, débuta en façonnant des boîtes pour Mellerio et des bouchons pour les briquets Cartier. Dès la fin des années 1940 et pendant 20 ans, il multiplie les collaborations avec les orfèvres Puiforcat, Christofle ou Ravinet D’enfert où sont fondus les bijoux d’artistes de Braque, Giacometti ou Picasso. De 1948 à 1954, il collabore avec Max Boinet modèliste pour Dior, Balmain, Rochas ou Balenciaga. Mais c’est en secondant Degorce qui travaille pour Chanel et en le remplaçant à sa disparition en 1957 que sa carrière d’orfèvre prendra un nouveau tournant. 

goossens

Yves SAINT LAURENT – Robert GOOSSENS
Paire de clips d’oreille en forme coquille en métal doré
Signés YSL – Mise à prix 70 euros

 

« Lorsque l’on fait du faux, on fait toujours plus gros » -Gabrielle Chanel

C’est sous l’aile de Coco Chanel que son travail prend tout son essor et de cette collaboration que naîtra le terme de bijou couture. Le bijou fantaisie illustre l’idée forte de Chanel sur la tension de l’être et du paraître. Les réalisations de Goossens reprennent les inspirations de la créatrice comme Byzance ou le coquillage avec des pièces aux dimensions importantes et des matériaux modestes mais efficaces. Avec l’explosion du prêt-à-porter à la fin des années 1970 et sa rencontre avec Yves Saint Laurent, Goossens réalise des bijoux pour tous les couturiers jusque dans les années 1990 : Scherrer, Kenzo, Rykiel…et emploie jusqu’à 48 personnes dans son atelier. D’un couturier à l’autre, on retrouve le style de l’orfèvre, son inspiration pour la nature, l’utilisation des strass et de la résine colorée. L’ouverture de sa boutique avenue George V en 1974 confirme sa notoriété. 

00098-6 (1).jpgChristian DIOR Boutique – Robert GOOSSENS
Paire de clips d’oreille en métal doré et strass en forme de coccinelle
Signés Christian Dior Boutique – Mise à prix 60 euros 

 

Le bijou d’une époque

En 2005, la maison rentre dans le groupe Chanel et en 2016 Goossens nous quitte. Mais ses bijoux couture exubérants et colorés sont toujours chinés et collectionnés. Une broche dorée qui habille un revers de veste, une paire de clips qui cache toute une oreille ou un imposant collier sur fond de robe noire, c’est le style Goossens qui nous replonge dans l’élégance assumée et osée de la fin du XXe siècle. Une coqueterie que l’on peut s’offrir pour quelque dizaines d’euros dans notre vente aux enchères qui se termine le jeudi 3 mai prochain.

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CHANEL – Robert GOOSSENS
Paire de clips d’oreille en métal doré ajouré centré d’une perle en verre turquoise dans un serti griffe avec strass
Signés Chanel – Mise à prix 50 euros

Catalogue de la vente du 3 mai 2018 – 14h consultable ici 

En savoir plus : Maison Goossens 

Bibliographie :  Patrick Mauriès – Maison Goossens Bijoux & Objets haute couture, éditions de La Martinière

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