Marie Vassilieff est une peintre et sculptrice russe présente dans la vente du 23 août sur Drouot Online. Elle nait le 12 février 1884 à Smolesk en Russie et meurt le 14 mai 1957 à Nogent-sur-Marne en France. Son intérêt pour l’art prend forme lors de son entrée à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg en 1903 où elle acquiert une formation d’art classique. La jeune femme se passionne pour l’art du loubok, l’imagerie populaire russe, pour l’art byzantin et pour la Renaissance italienne. Suite à l’obtention d’une bourse impériale, Marie Vassilieff intègre les Beaux-Arts de Paris en 1905. C’est dans cette capitale artistique que l’artiste découvre des productions plus novatrices. Une fois à Paris, elle suit des cours de peinture auprès d’Henri Matisse. Dès 1910, elle expose régulièrement au Salon d’automne et au Salon des Indépendants. C’est dans cet univers que Marie Vassilieff trouve matière à son oeuvre. Toutefois, elle maintient sa propre singularité. Cette même année, Marie Vassilieff fonde l’Académie russe de peinture et de sculpture. Plus tard, elle crée l’académie Vassilieff, avenue du Maine à Paris. Cette nouvelle académie devient un haut lieu de la vie artistique parisienne. Son fonctionnement est plus libre que dans les autres académies, ce qui permet de la distinguer rapidement.

Inspirée par l’art sous toutes ses formes, Marie Vassilieff produit des oeuvres d’inspirations diverses comme l’icône religieuse russe. On retrouve dans son oeuvre les bases de son enseignement. On peut considérer que dès les années 1920, son travail évolue vers un certain primitivisme, aux formes arrondies et aux couleurs plus douces. Ainsi, elle se distingue dans la production parisienne en restant attachée à la figuration.

La vente du 23 août comprend cinq dessins réalisés pour illustrer le tapuscrit de ses mémoires titrées La bohème du XXème siècle. Le premier dessin intitulé Bains de galeux représente Marie incarcérée en 1918 dans un camp pour bolchévisme où les prisonniers attrapent la gale. Le deuxième, Conseil de guerre, vient montrer le moment où le dossier de l’artiste est entre les mains des militaires qui l’interrogent. Le troisième dessin, Décors du bal de la misère noire, correspond au moment où Marie Vassilieff conçoit, en 1927, le spectacle Bal de la misère noire avec Claude Duboscq et Vladimir Polissadiv, pour le Théâtre des Champs-Elysées. Ce dernier sera interdit de représentations. Le sujet du quatrième dessin, Présentation du fils à son père, fait référence à la présentation de Pierre, fils de l’artiste né peu après 1917, à son père Omar Chrouat, officier marocain d’origine persane. Le dernier dessin titré Prières orthodoxe et mahométane vient faire référence à la double culture du fils de l’artiste, orthodoxe par sa mère et musulmane par son père.

Ainsi, une partie de la vie de l’artiste est visible dans ces dessins en vente le 23 aout sur Drouot Online à 14h.
Plus d’infos : Vente aux enchères du 23 août 2022 par Maître Diem Crenais ; commissaire-priseur sur Affaire conclue, catalogue visible sur Drouotdigital.
Par Mathilde EYRAUD
Bibliographie et Sitographie :
Marie Vassilieff, peintre et décoratrice, figure de proue de Montparnasse [archive], résumé d’un article de Dimitri Vicheney et Cyrille Makhroff in Bull. Soc. hist. & arch. du XVe arrondt de Paris – N° 32.
Chronologie [archive], site de la Villa Vassilieff
Marie Vassilieff:A Splash of Montparnasse Color, New York Times [archive], par Mary Blume
Ada Ackerman, Marie Vassilieff, Extrait du Dictionnaire universel des créatrices
© 2013 Des femmes – Antoinette Fouque https://awarewomenartists.com/artiste/marie-vassilieff/