Envie de partir loin mais vous n’avez pas le budget, de mener la vie de château mais vous n’avez pas de titre ou besoin de nouvelles idées pour votre garde-robe ? On vous propose de le réaliser avant la rentrée avec la visite de trois lieux d’exception en région parisienne.
Cambodge – Fronton ouest en grès du pavillon d’entrée III est de Banteay Srei, vers 967-968. Scène du Mahabharata où deux démons se disputent la nymphe Tilottama
Direction l’Asie en prenant le métro
Fondé par l’industriel lyonnais Émile Guimet en 1889 et reconnaissable depuis la place d’Iéna à sa rotonde, le musée national des arts asiatiques est un lieu qui regroupe une impressionnante collection d’objets et d’oeuvres d’art de l’Afghanistan au Japon. Le décor est planté dès l’entrée où l’on est accueilli par les doux sourires des sculptures cambodgiennes et les contorsions gracieuses des représentations de la divinité indienne Shiva. Au premier étage, coups de coeur pour les peintures tibétaines, les turbans colorés à la main d’Inde et les mingqi chinois de la dynastie Tang (618-907) encore couverts de polychromie comme s’ils venaient d’être sortis des tombes. La superbe galerie des porcelaines chinoises, au deuxième étage, vaut à elle seule la visite du musée pour comprendre l’évolution de ce savoir-faire chinois. Les plus de ce musée : l’introduction d’oeuvres d’artistes contemporains asiatiques comme un vase du chinois Chu Teh-Chun, la rotation dans l’exposition des textiles ou oeuvres sur papier qui donne envie de venir régulièrement, et la possibilité d’assister à une cérémonie du thé, une tradition raffinée au Japon.
Masque de Bhairava en cuivre – Népal, vallée de Katmandou – Fin XVIe – début XVIIe siècle
Une vie de château à faire pâlir Louis XIV
Ce n’est pas le destin tragique du propriétaire du château, Nicolas Fouquet surintendant des finances du Roi Soleil, qui fait la célébrité de Vaux-Le-Vicomte mais bien sa beauté. Si vous n’avez pas encore visité ce chef-d’oeuvre complet d’architecture, de paysagisme et d’art de la seconde moitié du XVIIe siècle, il est urgent de faire une petite heure de voiture pour le découvrir. L’architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun, et le jardinier André Le Nôtre y ont fait leurs armes avant d’être embauchés pour Versailles et le résultat est à couper le souffle. Bien que le château ait perdu une partie de sa décoration d’origine, on imagine parfaitement la « claque » artistique reçue par le jeune Louis XIV en 1661 lorsqu’il y est reçu par son surintendant. Premiers jardins symétriques dits à la française, architecture novatrice, décors intérieurs somptueux, objets d’art luxueux, un ensemble que Fouquet a voulu royal au point de rendre jaloux le grand monarque qui l’enferma en prison jusqu’à sa mort.
Façade côté cour avec ses toits d’ardoise et ses murs de pierre à pilastres, centré d’un fronton classique, une nouveauté en France pour l’époque
Coup de coeur pour le cabinet de Madame Fouquet et ce sublime cabinet en écaille de tortue teintée rouge attribué à Pierre Gole
Pousser la porte d’une maison de couture
Mais pas n’importe laquelle : celle d’Yves Saint Laurent. Le musée ouvert depuis cet hiver ,à la place de la fondation du même nom, est victime de son succès et le mois d’août devient le moment idéal pour aller y faire un tour. Installé dans un hôtel particulier parisien d’époque Napoléon III, ce fut le siège de la maison de couture jusqu’en 2002, date où le couturier lâcha les rennes. On y (re)découvre les pièces iconiques du couturier, ses sublimes robes dont la célèbre robe de mariée en hommage à Braque et une sélection de bijoux. Mais c’est surtout le studio d’Yves, resté en place comme s’il venait de s’absenter, qui rend la visite authentique et émouvante. Cet instant volé est complété par six vidéos avec interviews des proches collaborateurs du couturier qui permettent de comprendre la mécanique bien huilée de la maison qui réussit à passer du croquis du maître à la robe présentée sur les épaules d’une femme. Cette présentation inaugurale changera début septembre pour laisser place à une nouvelle installation sur le thème de l’Asie rêvée d’YSL (la boucle est bouclée! ), il ne vous reste donc que quelques jours pour en profiter.
Entrée du musée Yves Saint Laurent au 5 avenue Marceau dans le 8e à Paris
Tenue de circonstance riche en bijoux à l’imitation du corail
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