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À la découverte de Rodney Pike : les mille et un visages de Mr. Bean

Portant une moustache, faisant un selfie, ou mâchant du chewing-gum, la célèbre Mona Lisa s’est retrouvée dans de nombreuses situations cocasses. Son sourire énigmatique et son histoire rocambolesque en font aujourd’hui une icône universelle de l’art, immédiatement reconnaissable par tous. La Mona Lisa séduit inlassablement les artistes contemporains, qui n’ont de cesse de la revisiter.

De gauche à droite: Jean-Michel Basquiat, Mona Lisa, 1983, acrylique et pastel gras sur toile, collection particulière
Fernand Léger, La Joconde aux clés, 1930, huile sur toile, Biot, Musée National Fernand Léger
Fernando Botero, Mona Lisa, Age Twelve, 1959, huile et tempera sur toile, MoMA, New York
Marcel Duchamp, L.H.O.O.Q, 1930, Mine graphite sur héliogravure, 61,5 x 49,5 cm, Paris, Centre Pompidou

C’est le cas pour Rodney Pike. Artiste américain, ancien membre de la Navy, il se spécialise dans la manipulation photo à visée humoristique et satyrique. Si de nombreuses figures de la scène moderne se voient caricaturées (Sylvester Stallone, Bill Muray ou encore Barack Obama), il organise également tout un pan de sa production autour du célèbre personnage de Rowan Atkinson, Mr. Bean.

De gauche à droite: Edouard Manet, La Prune, 1877, huile sur toile, National Gallery of Art, Washington DC
Rodney Pike, Edward Manet’s Plum Brandy, manipulation photographique
William-Adolphe Bouguereau, Méditation, 1885, huile sur toile, Omaha, The Joslyn Museum of Art
Rodney Pike, Meditation Bean, manipulation photographique
(Source: rodneypikeart.com) 

Le visage de celui-ci est intégré dans une multitude d’oeuvres incontournables, telles que Méditation de William Bouguereau, ou encore La Prune d’Édouard Manet. L’association d’une icône télévisuelle des années 1990, à l’humour potache et naïf, avec un corpus d’oeuvres aussi célèbres qu’emplies de gravité crée un décalage humoristique qui séduit le spectateur.

Rodney Pike, Beana Lisa, manipulation photographique sur tirage argentique, limité à 100 exemplaires 
Encadré 
Dim. : 90 x 60 cm. 35,5 x 23,5 in. 
Dim. avec cadre : 92 x 63 cm. 36 x 24,5 in
Lot n°183 – Estimation: 60/80€

Celui-ci est d’autant plus accentué lorsque la figure de Mr. Bean est fusionnée à celle de Mona Lisa. Les éléments qui font la renommée de l’oeuvre sont substitués dans un effet comique : le sourire mystérieux devient jovial, le regard hypnotisant se fait rieur. L’icône classique peinte par Léonard de Vinci est totalement transformée mais néanmoins parfaitement reconnaissable.

Cette utilisation de figures mythiques n’est pas sans rappeler le travail de James Rosenquist dans le Pop-Art américain, qui se sert par exemple de celle de John F. Kennedy (President Elect, 1960-61, huile sur isorel, 228 x 366 cm, Paris, Centre Pompidou), ou encore le travail de Richard Hamilton dans le pré-pop britannique, qui amène la photo dans le domaine de la peinture (Swingeing London, 1968-69, Peinture acrylique, sérigraphie, papier, aluminium et acétate métalisé sur toile, Londres, Tate Modern). Ici la peinture est amenée dans la photographie, l’artiste fait appel à la manipulation numérique et non plus au collage pour intégrer des symboles de la culture moderne aux icônes classiques.

Pour être hypnotisé par la mystérieuse Beana Lisa, c’est par ! Fin des enchères le 8 juillet.

Par Alizée Lebon

Catalogue de la vente sur Drouot Online ICI

Yellow Peacock – Maisons de ventes aux enchères / Diem Crenais & Cristina Mouraut commissaires-priseurs

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