A l’occasion de la découverte d’un carnet de dessins figurant les vues les plus célèbres de la côte napolitaine et de sa mise en vente aux enchères le 15 juillet 2020 sur Drouot Online, nous vous racontons le développement de la peinture comme souvenir de voyage.
A l’époque où se développent les premiers guides touristiques modernes, le paysage italien est recherché et esquissé. Des artistes s’emploient à réaliser ces paysages rêvés. Ils les copient et les subliment afin de satisfaire la demande grandissante des touristes de repartir avec un petit souvenir d’Italie en poche.

Cet amour inconditionnel pour les paysages italiens remonte au XVIIème siècle. L’Italie occupe une place centrale dans l’éducation des jeunes gens. En effet, le Grand Tour initié par les anglais permettait aux étudiants de réaliser un voyage afin de parfaire leur éducation et leur culture.
Ce voyage éducatif a initié un tournant dans les goûts de l’époque et une révolution dans les choix esthétiques des collectionneurs d’art et des artistes européens.
De nombreux voyageurs voulaient repartir avec une petite vue d’un paysage italien typique, comme une preuve de leur passage. « J’y étais! »
La photographie n’étant à l’époque que très peu développée, des écoles de peinture comme notamment celle de Posillipo sont nées afin de capturer l’essence même des paysages napolitains.
Cela n’a pas été du goût de tous, l’Académie a émis de vives critiques lors de leur genèse. En 1867, Pasquale Villari, célèbre historien, décria la technique de ces jeunes peintres qui ne retranscrivaient pas l’essence même de ses paysages dans leurs oeuvres, l’artiste n’était pas au service de son art mais au service de la demande touristique. Il est vrai également qu’à l’époque peindre un paysage du quotidien, était peu commun, le paysage devant être au service du grand genre.
Et pourtant ! La naissance de la peinture paysagère dans la région de Naples remonte au milieu du XVII ème siècle avec l’oeuvre de Salvator Rosa. Grâce à lui, la peinture de paysage dit de tradition classique a doucement évolué vers une vision plus romantique. Tout au long du XVIIIe siècle, la peinture paysagère sera orientée sur deux axes principaux : le goût du paysage scénique et le paysage touristique.
Naples et sa région seront à la fin du XVIII ème et au début du XIX ème siècle, la destination de célèbres paysagistes européens comme Tischbein, Bonington, Hubert Robert, Corot ou encore Turner. Ces artistes inspirent notamment la première production de l’école de Posillipo, celle-ci se basant sur le paysage de la tradition néoclassique et de l’ascendance pittoresque, qui se conformait à la vue large, optiquement précise et scénique.

Au fil du temps, les artistes de l’école de Posillipo affineront leur style. Ils réaliseront principalement des petits paysages à l’aquarelle ou à la gouache représentant les vues phares de la région : le Vésuve, les fouilles de Pompéi ou encore Herculanum.

Quoi de mieux que ces petits paysages aquarellés afin d’illustrer voyages et aventures ?
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Par Alice Valnet