La dynastie Qadjar se mettra en place après l’assasinat en 1797 de Aha Muhammad, souverain d’Iran. Son neveu Fath Ali Shah montera sur le trône et sera suivi par six autres souverains jusqu’à Ahmad Shah, destitué en 1925 par Reza Khan, qui fondera ensuite la dynastie Pahlavi.
La création artistique de la dynastie Qadjar a été extrêmement riche au XIXe siècle grâce à la période de stabilité du pays permettant un développement des arts comme la peinture, les bijoux, les émaux, les tapis, les costumes, les photographies mais également l’architecture. Cette période a été la plus fascinante de l’histoire de l’Iran, en s’ouvrant à la modernité tout en s’efforçant de conserver son identité.
La peinture qadjar a connu une grande influence européenne avec des représentations réalistes notamment par l’utilisation de couleurs sobres et riches avec une haute intensité chromatique. L’art de la cour à cette période était extrêmement virtuose avec des techniques traditionnelles portées à un haut degré d’excellence. Les oeuvres les plus célèbres de l’art qadjar sont les portraits royaux des différents souverains persans qui sont généralement réalisés avec des normes pré-établies afin de souligner les traits distinctifs du souverain notamment avec les portraits peints de Fath Ali Shah qui nous montrent sa taille étroite, sa longue barbe noire et ses yeux profonds.
Inconnu, Femme avec un miroir, fin XVIIIe/début XIXe siècle, huile sur toile, Art Museum of Georgia.
La représentation des femmes dans l’art Qadjar n’a été individualisé avec des traits féminins distincts du visage et du corps qu’au XIXe siècle. Les femmes tenaient le plus souvent un objet tel qu’un miroir, des fruits ou du vin afin d’incarner la beauté et le plaisir.

Lors de notre prochaine vente nous vous proposons un somptueux coffret de mariée en bois laqué à décor de scènes historiées dans les réserves. La scène du couvercle nous montre un combat entre cavaliers. Sur les côtés, on peut découvrir des scènes d’engagements caractérisées par des couples face à un homme qui semble les unir. Certaines femmes représentées sont un peu moins individualisées que d’autres, en effet elles portent pratiquement le même costume que l’homme à côté d’elles. Sur les coins du couvercle des bouquets de roses, un thème très répandu en Iran au XVe siècle avant d’atteindre son apogée à l’époque des souverains Qadjars. D’ailleurs dans la poésie médiévale iranienne, la fleur est symbolisée comme le miroir du visage de l’être aimé, c’est pourquoi elle est tant représentée jusqu’à l’intérieur du couvercle sur ce magnifique fond doré qui fait parfaitement ressortir ces roses.
Même si la peinture est très présente en Iran, l’art majeur reste la calligraphie, que l’on peut d’ailleurs retrouver tout autour du couvercle de ce coffret. Cet art d’embellir l’écriture vient de la religion mais c’est également un marqueur politique et le symbole d’un bon gouvernement. Nous savons d’ailleurs que les souverains Qadjars pratiquaient eux-mêmes le dessin et la calligraphie en tant qu’expert.
Retrouvez dès maintenant le catalogue de notre vente ici et sur Drouot Online !
Par Julie Tropée