Si l’école naïve tomba quelque peu dans l’oubli à la fin du XXème siècle, il est possible de constater un certain regain d’intérêt pour celle-ci depuis quelques années.
En témoigne l’exposition organisée en 2019 par le Musée Maillol « Du Douanier Rousseau à Séraphine, les grands maîtres naïfs », mais également la présence de plus en plus fréquente de tableaux de peintres naïfs lors de ventes.
De ce fait, les tableaux naïfs présentés dans notre vente Art & Déco du 25 octobre constituent ainsi une belle occasion de revenir quelques instants sur l’histoire de ce mouvement.

Huile sur toile. Museum of Modern Art de New York
L’expression « peinture naïve » aurait été utilisée pour la première fois en 1886 pour désigner des oeuvres présentées par le Douanier Rousseau au Salon des Indépendants de la même année.
Cette expression désignait alors des artistes n’ayant pas reçus de formation académique, et dont l’art se distinguait principalement par leur volonté de ne pas respecter les grandes règles de la perspective occidentale instituées depuis la Renaissance :
- La réduction de la taille des objets en fonction de leur position dans l’espace;
- La gradation des couleurs avec la distance ; et
- La diminution de la précision des détails avec la distance.
Caractérisée par un refus des codes traditionnels de la peinture, l’école naïve présente quant à elle, des sujets aux couleurs intenses, et à l’aspect, à première vue, simplifiés. La combinaison de ces caractéristiques donnent à ces peintures une apparence enfantine, spontanée, naïve.

Huile sur toile. Collection particulière
Photo : © Jean-Louis Losi © Adagp, Paris, 2019
Très apprécié pendant l’entre-deux guerre, notamment par André Breton, Matisse ou encore Le Corbusier, ce courant est véritablement consacré par l’exposition « Maîtres populaires de la réalité » qui pris place en France en 1937. Soit 51 ans après la première présentation des toiles du Douanier Rousseau au Salon des Indépendants.
Cette école rassemble des artistes qui mettaient en avant des sujets populaires, qui étaient souvent en lien avec la nature, les relations et interactions humaines.
La vente du 25 octobre présente un tableau de ce type intitulé « Le bonheur par le travail et l’économie» , représentant une scène de la vie quotidienne dans une maison.

Huile sur toile.
On retrouve également de nombreux portraits dans la production de ces artistes. Ils sont principalement de deux ordres : les portraits présentant une profusion de couleurs et d’éléments décoratifs entourant la figure, et les portraits présentant simplement la figure au centre, avec derrière celle-ci, un décor sobre. On trouve d’ailleurs un portrait de ce type lors de la vente se terminant le 25 octobre ; ce portrait est celui d’une jeune fille assise devant une bibliothèque et tenant un chat dans ses bras.

Huile sur panneau.
Venez retrouver ces tableaux dans notre catalogue en ligne !
Plus d’infos : Vente aux enchères du 25 octobre par Maître Diem Crenais; commissaire-priseur sur Affaire conclue, catalogue visible sur Drouotdigital.
Par Bérénice Riboud
Sitographie :
Consulté le 14 octobre 2022. URL : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/5667/l-art-d-etre-indiscipline
Consulté le 14 octobre 2022. URL : https://www.la-croix.com/Culture/Expositions/Au-Musee-Maillol-timide-retour-peintres-naifs-2019-10-15-1201054442
Consulté le 14 octobre 2022. URL : https://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/peintures_naïves/153548