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Les tapisseries d’Aubusson, un savoir-faire ancestral

Les origines de la tapisserie d’Aubusson ne sont pas certaines. Tantôt une vieille légende urbaine l’attribue au monde arabe, tantôt George Sand émet l’hypothèse que dès le XVe siècle, l’exil d’un prince ottoman en France alors accompagné d’ateliers de tisserands turcs, créa les tapisseries d’Aubusson.

Dès le XVIIe siècle, ces tapisseries suscitent un intérêt : les ordonnances royales de 1665 établissent des règles précises qui permettent à la production d’Aubusson de se distinguer des autres, en adoptant le titre de « Manufacture royale »

Lot n°290 : Fragment de verdure d’Aubusson de basse lisse en laine et soie, début XVIIIe siècle

C’est dans ces années là, que l’atelier d’Aubusson est influencé par les modèles flamands qui mettent en avant de la verdure luxuriante. Cette scène typique nous la retrouvons avec le lot n°290 de notre vente du 10 mai 2021. Ce lot dépeint une scène verdoyante où figure en premier plan des canards intrigués par un chien dressé au bord du rivage. La faune est riche, les fleurs et les arbres s’épanouissent formant presque un cadre entièrement végétal où une ville transparaît au loin, comme sujet secondaire.

Malgré un certain enthousiasme pour les fleurs, la révocation de l’Edit de Nantes est un coup dur pour la production : les tapissiers aubussonnais dont la majorité sont protestants, sont contraints à l’exil, et la qualité des tissages et teintures se dégrade. Un nouveau souffle est donné vers 1720 à la production d’Aubusson, grâce à une grande prospérité commerciale.

La tradition du décor mobile du Moyen-Âge, avec un élément tapissier perdure au XVIIIe siècle. La tapisserie devient un concurrent évident de la peinture et s’en inspire même : les grands modèles créés par Boucher et Watteau appuient la production de tapisserie.

Il faut, néanmoins, noter la transformation du goût : les compositions sont plus simples qu’au siècle précédent. Et les sujets profanes remplacent les sujets mythologiques : la tapisserie d’Aubusson s’apprécie pour ses paysages champêtres toujours fidèles à la tradition flamande.

Lot n°291 : Tapisserie verdure d’Aubusson de basse lisse en laine et soie, début du XVIIIe siècle

Notre seconde tapisserie d’Aubusson illustre une campagne luxuriante où nombre d’oiseaux se déploient : un perroquet haut perché, un canard nageant tranquillement et un dernier oiseau virevoltant au-dessus de l’eau. La scène champêtre est encadrée d’une frise typique de la tapisserie d’Aubusson où s’enlacent des bouquets fleuris et des motifs marins comme des dauphins.

La préférence pour les sujets profanes s’explique aussi par la destination des tapisseries. Contrairement à celles sortant de la manufacture des Gobelins, la production d’Aubusson peut satisfaire une clientèle privée. Le savoir-faire est tel que la Tapisserie d’Aubusson a été classée par l’UNESCO au patrimoine immatériel de l’humanité.

Pour posséder un bout de patrimoine chez vous, c’est le moment d’enchérir sur Drouot ou en salle lors de la vente aux enchères le 10 mai 2021.

Par DEGAY Julia

Plus d’infos : Vente aux enchères du 10 mai 2021 par Maître Diem Crenais commissaire-priseur sur Affaire conclue, catalogue visible sur Drouotdigital

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